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Peut-on se reconvertir à tout âge ?

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« À mon âge, apprendre est beaucoup plus difficile ». « J’aurais dû apprendre l’anglais petite, aujourd’hui je n’y arriverai pas ». « Si je pouvais, je deviendrais développeur Web ! Mais passé 50 ans, avec tous les millenials qui me coifferaient au chapeau, je n’ose pas…».

Peut-être avez-vous déjà entendu ce genre de phrases… Ou vous êtes-vous dit que pour vous aussi, vous reconvertir à 47 ans dans totalement autre chose que votre métier actuel, c’était une douce utopie.

Outre les difficultés (réelles ou fantasmées) à se former, les recruteurs seraient également frileux à l’idée de recruter des seniors. « Pourquoi le feraient-ils alors qu’ils peuvent embaucher des salariés “jeunes et dynamiques” », pourrait-on remarquer.  Qu’en est-il vraiment ? Les recruteurs rechignent-ils vraiment à capitaliser sur les profils expérimentés ? Et l’âge altère-t-il réellement les connexions entre nos synapses au point d’handicaper l’apprentissage ?

Comment se reconvertir à 45 ans ? - EDHEC Online
Si vous lisez ces lignes, vous mûrissez sûrement un projet de reconversion. Bravo ! Car vous devez vous aussi en être la preuve, on peut être « expérimenté(e) et dynamique » et réussir à changer de métier à tout âge. Et parce qu’un projet de reconversion après 45 ans se mûrit avant tout dans votre tête, voici quelques éléments et astuces pour l’aborder sereinement.

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Plasticité du cerveau : peut-on apprendre à tout âge ?

Une idée reçue fausse ?

Premier point, démontons de suite l’idée reçue selon laquelle vous ne pourriez plus, ou moins bien apprendre que pendant vos jeunes années. En effet, les scientifiques sont alignés et formels, on peut créer des connexions électriques entre nos synapses et même de nouveaux neurones jusqu’à la mort, si tant est qu’on stimule son cerveau.

La preuve : l’expérience de Denise Park

En 2013, Denise Park a conduit aux États-Unis une recherche sur deux groupes de 100 personnes âgées en maison de retraite. Les unes devaient activement développer une nouvelle compétence, notamment la photographie, en se concentrant sur des instructions complexes. Les autres devaient passivement suivre des visites culturelles, écouter de la musique classique ou réaliser des puzzles. L’expérience, conduite pendant 15 heures par semaine sur une durée de trois mois, a mis en lumière que le groupe qui s’était concentré sur l’apprentissage actif et complexe avait gagné en plasticité cérébrale.

76% des participants avaient un meilleure résultat au test de mémoire suivant l’expérience qu’au test de mémoire celui la précédent. Ils montraient au scanner une activité cérébrale plus dense sur le lobe frontal et pariétal du cerveau. Et ces bénéfiques tenaient dans la durée, car plus d’un an après l’étude leurs méninges s’activaient de la même façon.

Les chauffeurs de taxis londoniens

De même, une étude menée sur les chauffeurs de taxis londoniens a prouvé que l’activation répétée du cerveau en développait les performances. Alexandre du Barry, chercheur en psychologie sociale, commente cette étude sur RTL : « À Londres, pour être chauffeur de taxi, il faut apprendre tous les plans de la ville par cœur et débrancher le GPS à l’examen. On s’est rendu compte que les reçus à l’examen avaient une zone plus développée dans l’hippocampe en terme d’intelligence spatiale. On peut donc multiplier ses neurones et densifier ses capacités sur une zone en l’entraînant », explique le scientifique.

Il conclut : « La science nous a récemment appris que de nouvelles connexions électriques se font entre les neurones à tout à âge. il y a de vraies stratégies à mettre en place ! ». 

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Dépasser les limites qu’on s’impose pour se reconvertir

Alexandre du Barry est formel, « Le premier blocage, ce sont les stéréotypes que l’on s’impose. Comment vais-je apprendre l’allemand, moi, à mon âge ?! ».

Nous l’avons vu, ces barrières sont avant tout des idées reçues. Le chercheur renchérit : « En fait, il faut arrêter de se poser des questions. Dès qu’on se dit que c’est compliqué cela nous met une barrière. Les enfants, eux, quand ils se lancent dans une nouvelle activité, ne se posent pas de questions. Il faut surmonter les idées reçues et se lancer ! ».  

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Vaincre la peur du changement

Ce qui effraie en réalité plus que le spectre de l’échec, c’est le changement. On peut être paralysé sans trop savoir pourquoi : dans ce cas, c’est le cerveau qui bloque, car toute évolution est un peu un saut dans le vide. Notre évolution n’a pas prévu cette option, et on s’invente donc moult prétextes pour ne pas tenter le coup.

Le conseil d’Alexandre pour détricoter la peur ? « Il faut désapprendre pour apprendre. C’est-à-dire se séparer de ses blocages pour retrouver une posture d’enfant face à la matière nouvelle qu’on aborde ». 

Reconversion : comment vaincre la peur du changement

Effacer des étiquettes

Il faut peut-être aussi se donner la chance de se départir des étiquettes qu’on nous a malgré nous collées sur le front. « Tu n’as pas d’oreille ; Tu es nul en informatique ; T’as l’accent d’une vache espagnole en anglais… ». Peut-être ce projet de reconversion est-il l’occasion rêvée d’être celui ou celle que vous voulez être et pas une personne forgée par le regard d’autrui.

Ainsi, Éric est passé de chirurgien à entrepreneur à plus de 45 ans. 

Et après ?

Convaincu(e) ? Prêt(e) à sauter le pas ?  Une fois en formation ou en fin de formation, une étape importante consiste à capitaliser sur votre expérience passée pour intéresser les recruteurs. Loin d’être un boulet que vous traînez dans ce projet, elle peut se révéler un tremplin, pour autant que vous puissiez la valoriser habilement, en rapport avec votre futur poste et votre nouveau métier.

A- Valoriser votre expérience passée

De nombreuses compétences (hard skills) et qualités humaines (soft skills) sont directement transférables d’un job à l’autre.

Plus votre expérience passée a été riche (expertise dans votre ancien métier, gestion de projet, travail d’équipe, management…) plus vous aurez développé de qualités à mettre en avant dans un nouvel emploi. Il peut s’agir par exemple de transposer votre aptitude à la logique d’ancien professeur de mathématiques à la logique du code informatique. Il peut aussi s’agir de recycler vos qualités de commercial(e) terrain en argumentation et contact humain dans votre nouvel emploi de chef(fe) de projet ou de responsable du service client. 

N’ayez pas peur de parler de votre expérience si elle est reliée à votre nouvel objectif professionnel. Les recruteurs y verront une preuve de maturité et seront rassurés de voir que vous avez déjà de belles compétences transposables.

Ajoutez à cela le fait que pendant votre longue carrière, vous avez eu l’avantage de rencontrer de nombreuses situations professionnelles qui vous ont donné l’opportunité de bien communiquer, de collaborer… Vous deviendrez un profil très attractif !

B- Prouver sa motivation

Enfin, la botte secrète en reconversion reste votre projet, mûri et d’autant plus assumé que c’est difficile de se reconvertir sur le tard. Quand on se lance après des années de carrière, c’est bien qu’on a trouvé ce qui va nous faire nous lever le matin ! Aucun employeur ne l’ignore, et c’est pour vous l’occasion de mettre en valeur votre projet. 

Expliquez de manière concise mais claire ce qui vous a mené à vous reconvertir dans ce métier. Pourquoi ce job vous enthousiasme. Ce que vous avez commencé à apprendre. Pourquoi vous voulez travailler dans cette entreprise. Ce que votre expérience passée vous a apporté de « recyclable » et valorisable dans ce nouveau chapitre professionnel.

Les profils reconvertis tendent à être plus proactifs dans l’apprentissage et ont une maturité sans pareille qui est une chance et un moteur pour toute leur équipe. Si vous réussissez à rassurer le recruteur en lui montrant que vous avez bien pesé votre décision et que vous êtes motivé, vous obtiendrez certainement son adhésion.

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En un mot 

Le cerveau humain peut apprendre à tout âge et toute discipline. Les recruteurs sont conscients qu’un profil expérimenté offre des qualités précieuses en entreprise et attendront donc que vous sachiez communiquer votre projet. Concentrez-vous sur cet aspect en entretien et surtout, croyez en votre projet à 100% : les autres suivront ! Envie de vous reconvertir à l’EDHEC ? Découvrez nos cursus online, flexibles pour les reconversions professionnelles.

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