Nous reconnaissons tous l’importance de créer des communautés et de bâtir des équipes soudées. Mais nous parlons généralement moins de l’importance d’investir dans les personnes qui rendent cela possible : les managers. Véritable leader de son organisation, le manager est le premier à inspirer et influencer la culture de travail de demain.
Mais dans un contexte de plus en plus incertain, les compétences qui sont les siennes sont elles aussi en constante évolution. Et le manager se retrouve souvent entre deux feux: adopter un mode managérial plus adapté aux attentes des travailleurs et maintenir la productivité ainsi que les performances de son entreprise.
Entre indicateurs qualitatifs et quantitatifs, difficile de trouver sa place. Pour aider le manager de demain à émerger, il faut donc lui offrir une boussole pour naviguer parmi les différents modèles organisationnels qui coexistent aujourd’hui au sein de son entreprise… C’est ce que nous vous proposons d’explorer dans cet article !
Une pluralité de modèles pour une pluralité de managers
Les études menées sur les conditions de travail des managers dressent souvent un tableau peu enthousiasmant. Selon un sondage réalisé par Prins, ces derniers sont plus à risque d’être confrontés à des symptômes de dépression ou d’anxiété que la haute direction ou le reste de leur équipe. 51 % des managers déclarent ainsi être «constamment anxieux» au travail.
L’une des explications de tels niveaux d’anxiété, c’est peut être l’évolution rapide et radicale des modèles organisationnels. Dans son ouvrage Managers : libérez, délivrez… surveillez ?, Frédéric Petitbon, associé au cabinet PwC, illustre bien la coexistence de modes managériales très classiques (hiérarchiques et descendants), et des situations beaucoup plus agiles et ouvertes.
Tout au long de sa carrière, au sein de différentes ou de la même organisation, le manager est ainsi amené à évaluer rapidement le modèle organisationnel et culturel dominant, puis à s’adapter à ses codes. Il en résulte une perte de repères faute de pouvoir reproduire les modèles appris lors de ses études ou hérités de sa propre hiérarchie.
Le manager de demain est donc avant tout un manager capable de faire face à cette situation de rupture. Il est aussi à même d’accompagner ses équipes vers de nouveaux modes d’organisation et de travail.
Le manager de demain est empathique
Une flexibilité si radicale nécessite avant toute chose des managers empathiques. Pour naviguer dans ce nouvel environnement de travail, le manager de demain devra mener ses équipes en faisant preuve d’empathie. Ce qui implique d’établir des relations fondamentalement différentes avec ses employés.
En effet, demain, les modèles organisationnels ne seront plus descendants (l’ordre donné par le manager et appliqué sans discussion par ses équipes). Par ailleurs, ils auront aussi tendance à s’individualiser. Le manager de demain ne supervise pas tant un collectif uniforme qu’une somme d’individus, chacun porteur de son propre son bagage professionnel et personnel.
Les avantages à adopter un management empathique sont nombreux. En plus d’assurer le bien-être de ses collaborateurs, il permet de créer des liens plus profonds et donc d’améliorer la collaboration. Le manager empathique rencontre son employé à mi-chemin, ce qui le motive d’autant plus à se dépasser pour lui.
Le manager de demain sera également plus en phase avec les besoins émotionnels et psychologiques de ses employés. Il pourra les guider à travers les crises répétées qui sont amenées à traverser toute entreprise. Mais aussi, à traverser les difficultés personnelles auxquelles chacun doit faire face, sans que cela ait un impact sur le travail de l’équipe.
Le manager de demain sera agile et s’adaptera aux changements
Le monde du travail est en constante évolution. Les managers ne peuvent plus se contenter d’appliquer les mêmes recettes et s’attendre à ce qu’elles continuent de fonctionner. Mais cette nécessité de s’adapter au changement est plus pertinente que jamais, dans un contexte de récession, de crise diplomatique européenne et de raréfaction des matières premières.
Le manager de demain doit ainsi être capable d’agir rapidement et de manière réfléchie face aux changements inattendus. Le tout, en impliquant ses employés dans chacune de ses décisions (notamment grâce aux outils de DAO développés dans la blockchain ou le Web3).
De manière générale, la capacité à s’adapter aux nouvelles technologies et tendances du marché sera cruciale pour maintenir le positionnement et la pertinence de l’entreprise. Le manager de demain sera un facilitateur de changement pour ses équipes. Il s’imposera comme la ressource vers laquelle se tourner pour aborder ces virages (parfois à 180°) sans pour autant diluer l’identité de son organisation.
Le manager de demain défiera le statu quo
Le monde des affaires n’est pas le seul à subir une profonde mutation. La société (de manière plus générale) se transforme elle aussi plus rapidement que jamais. Le manager de demain devra tenir compte de ces évolutions pour défier le statu quo. Il engagera les conversations difficiles autour de l’équité, de la diversité et de la bienveillance de son environnement de travail.
Ce chantier est indispensable pour créer une culture d’entreprise saine et durable. C’est aussi une requête de plus en plus forte émanant des consommateurs, soucieux de soutenir des marques vertueuses sur le plan social. Plus largement, une culture managériale inclusive permettra l’émergence de nouvelles idées. Elle aidera l’entreprise à adapter son offre aux attentes de son marché et à affiner son positionnement.
Les compétences managériales de demain s’obtiennent aujourd’hui
Pour atteindre sa version 2.0, le manager de demain devra être lui aussi épaulé par son organisation. Les entreprises qui souhaitent actualiser leur logiciel managérial devront donc développer une culture de l’apprentissage continu. Et surtout, offrir à leurs managers des opportunités de se former pour acquérir de nouvelles compétences !
En plus d’avoir le goût d’apprendre, le manager de demain sera aussi un explorateur. La possibilité de découvrir d’autres environnements de travail et logiques que la sienne peut être très enrichissante. Les partenariats d’une organisation peuvent être autant d’opportunités d’explorer le milieu associatif, sportif, ou tout simplement la culture d’un autre pays. Ces nouvelles pratiques permettront au manager d’affiner ses compétences et plus largement sa compréhension du monde d’aujourd’hui, et de demain !