Nouvelle entreprise, nouveau produit, nouveaux défis professionnels et surtout… Nouvelle équipe. Lorsqu’on est embauché à un poste managérial, il ne suffit pas de performer à son poste. Responsable de son équipe, on est aussi garant de son efficacité, son bien-être et sa montée en compétences.
Alors, comment faire lorsqu’on connaît à peine sa future équipe ? Dans un contexte où le télétravail bat son plein et se démocratise, comment réussir à nouer des liens avec ses futurs collègues ? Comment trouver l’équilibre entre leadership, empathie ou encore transmission ? De l’entretien d’embauche jusqu’au management au quotidien, voici quelques clés pour vous faire accepter et apprécier de tous au sein de votre prochaine équipe.
Les défis qu’une prise de poste représente
L’influence du management sur la motivation
44% des salariés américains démissionneraient à cause de l’attitude de leur chef, et 37% à cause du management de leur N+1. C’est en tout cas la conclusion d’une étude de BambooRH*. En France, 1 cadre sur deux aurait déjà quitté un emploi à cause d’un désaccord managérial. Des chiffres qui montrent bien à quel point l’influence du manager joue sur la motivation au travail.
Parmi les griefs retenus, on trouve en premier le manque de confiance et d’autonomie, et ensuite le fait de ne pas soutenir une augmentation, ne pas se soucier d’une charge de travail trop importante, ne pas reconnaître le travail accompli, ou encore manquer de clarté sur ses attentes ou les objectifs.
*Étude réalisée en ligne en mars 2017 auprès de 1 029 salariés américains âgés de 18 ans et plus. Tous les sondés étaient en poste aux États-Unis au moment de l’enquête. Les auteurs ont listé 24 comportements courants de managers, et demandé aux sondés s’ils trouvaient ces attitudes acceptables ou inacceptables.
Quelle dynamique d’équipe ?
Dans le cadre d’une prise de poste, ces enjeux sont exacerbés. Difficile de savoir avant d’arriver quelles sont les dynamiques de l’équipe.
- Les collègues s’entendent-ils bien ?
- Sont-ils complémentaires ?
- Quels sont leurs types de personnalités ?
- À quel type de management sont-ils favorables ?
Découvrir les modes de fonctionnement
Il y a fort à parier que chaque collaborateur a eu des habitudes managériales distinctes et que le rôle du manager à son arrivée sera autant de percer à jour le mode de fonctionnement de chacun que de faire connaissance à proprement parler.
Faire face aux éventuels déçus
Dans le cas où une ou plusieurs personne(s) guignait le poste, cela peut rendre l’intégration du manager encore plus ardue. En effet, le collaborateur en question nourrira du ressentiment à son égard avant même son arrivée, et sera peu à même d’arrondir les angles, quelle que soit la légitimité de la personne. De même pour le cas particulier d’une création de poste sur un poste hiérarchique élevé qui n’existait pas auparavant.
Le professionnel qui était auparavant manager de l’équipe se voyant à présent sous l’autorité d’un N+1, qui sait comment il pourra réagir. Enfin, si les collègues que le nouveau manager gèrera sont plus âgées voire expérimentées qu’elles, il peut avoir à construire sa légitimité, ce qui parfois se fait dans la douleur.
Les types de personnalités qu’on peut rencontrer en tant que manager
Pour réussir à s’intégrer en tant que manager, il faut tout d’abord observer.
Percer la personnalité des collègues à qui on a affaire se fait sur plusieurs semaines mais est nécessaire pour comprendre comment les gérer. Voici quelques typologies de profils qu’on pourra rencontrer :
- Introverti ou extraverti ? Ce trait de caractère se voit assez rapidement en réunion. Les extravertis seront à l’aise pour prendre la parole, tandis que des profils plus timides parleront s’ils y sont invités voire contraints. Attention cependant, car des introvertis entraînés peuvent paraître extravertis mais se révéler très secrets sur des pans de leur vie, notamment personnelle.
- Celui qui fait partie des murs. Il est là depuis toujours et il connaît tout sur tout dans l’entreprise. Ce collègue peut se révéler un fier atout pour comprendre l’histoire de la boîte, son produit ou service, et sa culture. Mais attention car il sera peut-être aussi difficile à convaincre de la légitimité du nouveau manager. Surtout s’il avait postulé à cette fonction par le biais de la mobilité interne…
- L’électron libre. Il n’aime pas qu’on le micro-manage ni qu’on lui dise quoi faire. Très autonome, il sait ce qu’il doit réaliser et préfère bosser dans son coin. Il faudra faire des efforts pour le pousser à partager son travail (sans lui donner l’impression de le micro-manager justement) et le faire travailler de concert avec l’équipe.
- Le bulldozer. Il a de l’élan, toutes les semaines il arrive avec un nouveau projet. Très volontaire et créatif, il faudra s’assurer que ses projets correspondent bien avec les objectifs business de l’entreprise, pour canaliser son énergie tout en diplomatie.
- Celui qui a besoin d’être materné. Au contraire du profil précédent, ce profil a besoin d’une to-do-list claire et précise, de beaucoup de retours sur son travail, d’un suivi régulier (hebdomadaire voire même quotidien). Qu’il s’agisse d’un manque de confiance sur son poste ou d’un besoin de collaboration très marqué, le nouveau manager devra prendre du temps pour lui donner confiance et le rendre plus autonome.
- Le blasé. Il n’aime pas particulièrement son travail et il fait le strict minimum. Tout le défi du nouveau manager sera de lui redonner des missions qui le motivent et de valoriser ses talents au mieux dans l’équipe pour lui redonner envie de se lever le matin.
- Le toxique. Peut-être (on ne vous le souhaite pas) que vous tomberez sur une personne dysfonctionnelle. Allant de la blague misogyne ou raciste ou au ragot malsain à des travers plus ancrés comme la passive-agressivité, la manipulation ou la perversion narcissique, il faudra redoubler d’attention avec ce profil de salarié pour qu’il ne mine pas l’ambiance et les performances de l’équipe.
Avec tous ces profils, comment partir sur le bon pied quand on reprend une équipe ?
Lever les résistances… Dès l’entretien
Tout commence en entretien. Un changement de manager peut être stressant pour une équipe. On sait ce qu’on quitte mais pas ce qu’on trouvera. Être dans une posture d’ouverture dès l’entretien permet de se positionner comme un manager à l’écoute.
Vous pouvez, dès ce premier contact, sonder les attentes de votre équipe, en posant ces questions :
- Qu’aimiez-vous chez votre précédent manager ? Au contraire, y avait-il des choses qui vous dérangeaient ?
- Quelles sont vos problématiques dans votre métier et comment puis-je vous aider ?
- Quel est votre style de management favori ?
Communiquer, communiquer… et communiquer
De même, n’hésitez pas à décrire votre style de management et à expliquer comment vous comptez gérer l’équipe. Cela peut passer par des choses factuelles (combien de rendez-vous par mois, les attentes en termes de reporting, les outils que vous aimez utiliser…) et des choses plus inter-personnelles, par exemple, si vous êtes un manager de proximité ou si vous laissez les gens très autonomes, etc.
Management : apporter sa « touch »…
Deux autres éléments importants sont d’apporter d’ores et déjà votre vision des priorités sur votre poste, quelques infos sur vos spécialités et le périmètre de votre fonction. Plus vos collègues se sentiront alignés avec votre vision du métier, plus ils se sentiront à l’aise avec votre arrivée et vous trouveront légitime à ce poste.
… Avec une bonne dose d’humilité
Enfin, adoptez une posture d’humilité. Vous êtes encore en phase de découverte, pas encore dans l’entreprise… Posez des questions, intéressez-vous aux défis de votre future équipe et de l’entreprise. Positionnez-vous comme un manager qui a autant à apprendre de ses collègues qu’il a à apporter à l’entreprise et à chacune des personnes dont il aura la responsabilité.