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Formation leadership : peut-on apprendre à être un bon manager ?

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Peut-on réellement se former au leadership? Comme pour la créativité, la notion de formation au leadership peut paraître contre-intuitive… En effet, ce dernier semble plutôt relever d’une qualité innée !

Dans l’inconscient collectif, il y aurait d’un côté les leaders nés, de l’autre ceux qui ne sont bons qu’à exécuter. Ou pour reprendre une célèbre réplique du western Le bon, la brute et le truand, « il y a celui qui a le pistolet chargé, et celui qui creuse ». 

En réalité, et comme beaucoup de soft skills, tout le monde peut acquérir les compétences nécessaires pour relever les défis complexes du leadership. Mais encore une fois, ce n’est pas parce que l’on apprend à suivre la recette que l’on sera forcément capable de répliquer le plat d’un grand chef.  

Entre la pratique, l’expérience, la confiance en soi, mais aussi la confiance que nous accordent les autres et le contexte dans lequel on est amené à endosser le rôle de leader… Les ingrédients du leadership sont variés, et certains ne dépendent malheureusement pas de notre seule bonne volonté. 

Alors, faut-il croire aux coachs et aux programmes de formation en leadership ? Ou est-ce plutôt un art que l’on apprend en faisant ? Décryptage…

 

Que signifie être un leader aujourd’hui ?

Occuper une position de leadership n’implique pas pour autant d’être un leader (ou du moins, un bon leader !). 

En effet, il ne suffit pas d’être manager, ou en position hiérarchique de donner les ordres, pour que les personnes que l’on encadre acceptent de les suivre, et encore moins qu’elles ne le fassent correctement. 

Pour diriger, vous devez savoir vous connecter avec vos équipes, motiver et inspirer un sentiment d’appropriation des objectifs partagés. Afin de renforcer votre capacité à diriger les autres, vous devez aussi être capable de prendre du recul. Comprendre la manière dont vous pensez et agissez vous aidera également à observer comment votre comportement affecte vos équipes. 

Faire preuve de leadership implique donc plus qu’une formation, c’est un parcours continu de développement personnel. Dans un contexte où ce dernier s’inscrit dans des organisations toujours plus complexes, diverses, mais aussi morcelées, ceux et celles qui sont amenées à occuper des postes de direction n’ont plus le luxe d’éviter le long et difficile travail de connaissance de soi. Ils doivent également savoir identifier et s’approprier les outils qui font les bons leaders. 

Empathie, résilience, courage, humilité, présence et ownership sont autant de qualités qui font les leaders d’aujourd’hui. En s’éloignant progressivement des modèles descendants, dans lesquels le leader est perçu comme omniscient et omnipotent, le manager est le mieux placé pour renverser la table et devenir un véritable manager coach pour ses équipes. 

 

Formation au leadership : plus une question de savoir-être que de savoir-faire ?

Prenons la formation au leadership par excellence : l’ENA. L’École Nationale d’Administration, dont sont sortis bon nombre de nos présidents, n’est pas vraiment connue pour ses méthodes d’apprentissage. Après des études supérieures fastidieuses, et des concours très sélectifs, les happy few ne sont pas invités à apprendre les lois et codes administratifs qu’ils feront appliquer, mais bel et bien à incarner le pouvoir, à devenir de véritables leaders. Le savoir-être prend le relais du savoir-faire

Se former au rôle de leader implique donc non pas des connaissances explicites (comme la comptabilité ou la finance), mais implicites. Plus contextuelles, ces soft skills ne sont pas des solutions uniques à la question de savoir comment guider ses collaborateurs, ou mener à bien un projet. Mais plutôt, des stratégies pour adapter ses méthodes de gestion ou son attitude face aux risques, contextes et différentes personnalités. 

Les capacités, la discipline et les réflexes du leadership forment une sorte de boussole. Cette dernière vous aidera à naviguer au sein d’organisations, d’accéder à des postes, et de gérer des équipes fondamentalement singulières. Pour vous former au rôle de leader, nous vous recommandons de transformer les éléments suivants en réflexes…

Offrir de la valeur

Votre rôle consiste à identifier et communiquer ce qu’est la valeur dans votre contexte (votre secteur, votre organisation, votre équipe). Cette valeur n’est pas nécessairement financière. Au contraire, elle peut contribuer à réduire l’impact environnemental de vos opérations, améliorer le bien-être de vos collaborateurs… Ou encore, réorienter complètement votre approche business pour saisir de nouvelles opportunités. 

Gérer les conflits

Être un leader ne veut pas forcément dire être populaire. Il vous revient de prendre les décisions, même si elles ne sont pas toujours agréables… C’est aussi à vous de les faire appliquer, et de résoudre les conflits qu’elles peuvent engendrer. Un bon leader est avant tout un bon négociateur. 

Développer la résilience

Dans un environnement de plus en plus dynamique et changeant, les leaders doivent renforcer la résilience de leurs équipes. Cela passe en premier lieu par la formation et l’autonomisation. Mais aussi, par une bonne dose de confiance pour qu’elles puissent faire face à l’adversité (et à l’échec) sereinement.

Encourager la créativité et l’innovation

Ce n’est pas le tout d’être le capitaine de son navire, encore faut-il s’assurer qu’il ne prenne pas l’eau ! Pour que votre organisation reste ou devienne leader dans son domaine, vous devez encourager vos équipes à repousser leurs propres limites. Cela passe notamment par un environnement qui encourage la créativité et la remise en question du statut quo. Il vous incombe également de mettre vos collaborateurs suffisamment à l’aise pour qu’ils puissent sortir des sentiers battus et imaginer de nouvelles solutions !

Prendre ses responsabilités

La responsabilité est certainement le trait le plus essentiel, mais aussi le plus douloureux de toute formation au leadership. Parce que c’est à vous que revient le devoir de prendre des décisions, de choisir d’emprunter une voie plutôt qu’une autre, c’est à vous d’en assumer les conséquences si cette dernière s’avère inopportune. 

Être un bon leader ne signifie pas avoir toujours raison. Il s’agit plutôt de savoir reconnaître quand on a eu tort, et de faire preuve de transparence sur ses échecs. N’oubliez pas non plus de tirer des leçons de vos expériences pour en faire des leviers de croissance…

 

Trouver la bonne formation au leadership

A ce stade, vous vous demandez certainement quel type de formation au leadership permet d’acquérir toutes ces compétences ? Ou encore, comment imaginer une formation qui permettrait, en interne, de faire émerger des leaders au sein de votre organisation ?

Dans les deux cas, le processus à suivre se compose de plusieurs étapes. À commencer par identifier le modèle de leadership qui vous correspond le mieux, ou qui se révélera le plus bénéfique pour votre structure. Si on peut d’emblée exclure le style autoritaire, vous serez plus ou moins à l’aise avec le fait de déléguer. Vous privilégierez cependant peut-être le modèle participatif, qui consiste à guider tout en prenant en compte les suggestions des équipes. 

Une bonne formation en leadership aura également pour caractéristique de rassembler les quatre grandes approches dominantes dans ce domaine. A savoir : 

  • Le développement personnel. Cette approche part du principe que les leaders ont comme particularité d’écouter leur intuition et d’agir en conséquence ;
  • La montée en compétences (soft skills). Son succès dépend de la capacité d’apprentissage effective des soft skills du leadership. Si les compétences en communication peuvent être assez simples à transmettre, d’autres, comme la vision stratégique, peuvent poser problème ;
  • Les programmes fondés sur la rétroaction et le partage de feedbacks. Ils supposent que beaucoup d’entre nous bénéficient déjà de compétences en leadership, à des degrés et des forces variables. Nous aurions ainsi juste besoin que l’on nous tende un miroir pour en prendre conscience. Ensuite, il suffirait d’apprendre comment agir en ayant confiance en nos forces, et en surmontant nos faiblesses ;
  • Les programmes renforçant la conscience conceptuelle. Autrement dit, le fait d’utiliser les outils traditionnels de l’apprentissage conceptuel – études de cas, conférences, films et discussions – pour expliquer le leadership aux étudiants ou aux managers. 

 

Aller au-delà de la formation au leadership “one-shot”

Pour paraphraser Platon, la meilleure formation en leadership est celle qui s’étalerait sur toute une vie. Si nous n’avons pas forcément ce luxe, l’idée est de ne pas appréhender les qualités du leader comme quelque chose de statique. Mais plutôt, comme des forces qu’il faudrait mettre régulièrement à jour, en fonction des nouveaux modèles de management. et du contexte spécifique dans lequel on est amené à exercer en tant que tel.

L’idée d’une formation en leadership s’inscrit dans la continuité. Elle implique d’acquérir des compétences de base, en suivant par exemple une formation dédiée comme l’Executive Master Management de l’EDHEC. Ensuite, à charge de chacun de préparer un plan d’action pour les mettre en œuvre. 

Aussi utile que soit l’apprentissage des outils et des bonnes pratiques du leadership, il ne remplace pas le travail d’introspection. C’est avant tout ce dernier qui permettra à l’aspirant dirigeant de réfléchir à l’impact qu’il souhaite avoir sur ses équipes.

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