Les crises transforment nos sociétés, et les entrepreneurs donnent l’impulsion de ces transformations. Que cela soit les guerres, comme la Première Guerre Mondiale, qui a accéléré l’émancipation des femmes en France. Ou les crises économiques, qui ont successivement précarisé des pans entiers de l’emploi… Plus récemment, c’est une crise sanitaire qui a bouleversé la conjoncture économique actuelle. Pendant plusieurs mois, notre économie a tourné au ralenti, atteignant des niveaux inquiétants dans certains secteurs. Selon les données relevées par la FinTech Paylead, la consommation générale des Français chute de 26% durant le confinement. Une situation pour le moins bouleversante pour l’ensemble des acteurs du marché français.
La crise a fragilisé de nombreux entrepreneurs
Une instabilité croissante de l’emploi
L’ensemble des secteurs d’activité n’a bien sûr pas été impacté de la même manière. Tandis que les restaurants, les cinémas et de nombreux autres se voyaient contraints de stopper leurs opérations du jour au lendemain, d’autres acteurs ont vu leur activité décoller, comme les services de visioconférence et les applications web de divertissements.
De nombreuses entreprises ont été contraintes d’enclencher un plan de licenciement. Une conséquence directe de la chute libre des secteurs tels que le tourisme, les transports ou l’industrie des loisirs. C’est le cas par exemple de l’entreprise Airbnb, s’étant séparée d’un quart de ses salariés, soit 1900 personnes. Et le climat anxiogène vis-à-vis de cette instabilité forte de l’emploi est renforcé par les médias. Depuis plusieurs mois, BFMTV, Le Monde, et de nombreuses autres publications journalistiques prédisent l’inéluctable arrivée de “plans de licenciements massifs”, de “vagues de plans sociaux”, et de faillites carabinées. Un discours qui n’a rien de rassurant pour l’ensemble des salariés français.
Quoi qu’il en soit, la reprise paraît encore lointaine pour l’ensemble des acteurs de l’économie. Et malheureusement, les premiers chiffres sur l’impact du Covid-19 dévoilent les premiers à en pâtir violemment : parmi eux, les entrepreneurs.
Les entrepreneurs, une population à risque en temps de crise
En temps d’instabilité économique et de baisse globale des activités, les jeunes entreprises font partie des plus lourdement impactées. En effet, faute de clientèle fidélisée, de trésorerie solide et/ou de sources de financement, la situation peut vite dégénérer. D’après les chiffres communiqués par le World Economic Forum, plus de 70% des startups ont dû mettre un terme à des contrats de travail à temps plein depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Et les perspectives de sortie de crise n’arrangent rien à la situation. En Juin 2020, 64% des startups interviewées par Startup Square déclarent ne disposer de moins de 3 mois de trésorerie. Ainsi, la crise a non seulement fragilisé les entreprises existantes, mais aussi (et surtout) les projets les plus jeunes.
Mais au-delà des risques qui pèsent sur les entrepreneurs et leurs sociétés, la plus grande source d’incertitude est ailleurs. Car la crise a aussi un effet à plus long terme. En impactant directement le pouvoir d’achat et le quotidien des consommateurs, elle crée de nouvelles habitudes de consommation.
La digitalisation accélérée de divers pans de l’économie
L’une des priorités des entrepreneurs au début de la crise a été d’assurer la continuité de leurs activités. Afin de préserver l’emploi de leurs salariés, mais aussi pour répondre à la mobilité réduite de leurs clients, de nombreuses sociétés ont ainsi adopté de nouvelles pratiques et ont digitalisé certaines de leurs offres.
D’après McKinsey, nous avons effectué un bond de cinq ans en avant dans la digitalisation des services aux consommateur et l’adoption du digital en entreprise. Le tout, en à peine 8 semaines, sous l’impulsion de la crise. Les salles de sport ont numérisé leur offre et ont développé en quelques jours des programmes de coaching à distance. Les épiceries locales ont ouvert leur offre aux commandes en ligne. Les entreprises ont repensé leurs processus et les routines de leurs collaborateurs en quelques semaines.
C’est ainsi que certains pans très “traditionnels” de l’économie, ancrés dans le service en présentiel, ont dû totalement se réinventer. Pour pouvoir répondre à la fois aux nouvelles normes hygiéniques, sanitaires et légales, mais aussi aux exigences de consommateurs inquiets.
C’est notamment le cas de la restauration, qui illustre l’opportunité pour les entrepreneurs de tirer parti de la crise. Pour cela, il leur faut repenser les modèles d’exploitation de leur industrie.
La restauration après la crise du Covid-19 : de nouvelles opportunités pour les entrepreneurs ?
De tous les secteurs de l’économie, durant la crise sanitaire, la restauration figure parmi les plus durement touchés. En effet, dès les premiers jours de confinement, le revenu des entrepreneurs de la restauration a plongé jusqu’à atteindre zéro.
Faute de préparation et du fait de conditions d’hygiène très exigeantes, de nombreux restaurateurs n’ont pas été directement en capacité de proposer la livraison de plats à domicile. Ce n’est que quelques semaines après le début du confinement que de nombreux restaurants ont débuté ces activités.
Des activités pourtant en forte demande. Durant les mois d’avril et de mai 2020, les dépenses des Français concernant la livraison à domicile ont constamment grimpé. Elles ont même atteint 70% de dépenses en plus par rapport à l’avant-confinement ! Ainsi, les entrepreneurs ayant su rapidement créer un service de commande en ligne et de livraison à domicile ont été les grands gagnants de cette période mouvementée. Mais cette opportunité ne s’est pas limitée aux entrepreneurs dans la restauration traditionnelle. De nouveaux acteurs ont aussi vu leur activité propulsée par le confinement. C’est le cas de la startup de livraison à domicile de poisson frais, Pêché Maison.