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une piste pour plus d’efficacité

La semaine de 4 jours,
une piste pour plus d’efficacité

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Lancée dans les années 90 en Europe, la semaine de 4 jours a pour ambition de mieux partager le temps de travail, conduisant à embaucher de nouvelles personnes en dégageant du temps de loisirs supplémentaire aux salariés. Un concept qui permet de trouver un certain équilibre pour concilier. Même si rares sont les entreprises à l’appliquer, pour celles qui se sont lancées, le résultat est plutôt positif tant sur la productivité que le bien-être des salariés. En quoi consiste ce modèle, expérimenté en France comme à l’étranger, et comment le mettre en pratique pour favoriser l’efficacité de ses collaborateurs ?

semaine de 4 jours

Qu’est-ce que la semaine de 4 jours ?

Les origines de la semaine de 4 jours

La semaine de 4 jours est une revendication économique et politique prônant une semaine de travail standard réduite à 4 jours au lieu de 5. L’objectif est de permettre aux salariés de mieux partager leur temps de travail en dégageant du temps de loisir supplémentaire. Elle s’organise généralement selon deux manières :

  • Une baisse du nombre d’heure de travail hebdomadaire avec un maintien de la rémunération et des journées de 8 heures : on passe d’une semaine de 35 heures à 32 heures.
  • Un maintien du nombre d’heures hebdomadaires avec une augmentation des amplitudes horaires quotidiennes afin que les 35 ou 39 heures hebdomadaires soient réparties sur 4 jours et non sur 5.

Ainsi, la semaine de 4 jours ne consiste pas à travailler moins pour toucher un revenu moindre au contraire elle donne la possibilité de conserver le même salaire en bénéficiant de 3 jours de repos hebdomadaire.

Quelques exemples d’expérimentations

En Suède, plusieurs structures de la ville de Göteborg ont mis en place la semaine de 30 heures répartie sur 4 jours de travail avec un maintien de la rémunération. C’est notamment le cas du centre de service de Toyota depuis 2012. Pour Martin Banck, le directeur général,en plus de voir une augmentation de ses profits de 25%, ce nouveau fonctionnement diminue le turn-over, facilite le recrutement et permet aux salariés de se sentir mieux.

Du côté de la France, des entreprises de tailles variées ont déjà sauté le pas : c’est le cas de JPMBB (Je Porte Mon Bébé), entreprise toulonnaise d’une dizaine de salariés, qui propose la semaine de 4 jours du mois de mai au moins d’août pour s’adapter « au rythme naturel de la saison », comme l’explique Olivier Sâles, le co-fondateur. Tout comme Yprema, société de valorisation de déchets du BTP qui grâce à ce modèle est passée de 42 à 90 salariés en une dizaine d’années.

Les bienfaits de la semaine de 4 jours

Une meilleure productivité

Le travail a considérablement changé en quelques décennies : nous fonctionnons différemment, traitons de plus en plus d’informations et sommes adeptes du multitâche.

Selon Earl Miller, professeur en neuroscience au Massachussettes Institute of Technology, passer d’une tâche à une autre accroit la fatigue intellectuelle car cela demande plus d’énergie au cerveau. Le multitasking (multitâche) oblige alors les réseaux des zones du cerveau à entrer en concurrence. Résultats : le système nerveux alterne rapidement les différentes tâches entrainant une baisse de la performance globale qui passe de 20 à 50%.

Ainsi, la semaine de 4 jours a un réel bénéfice sur l’équilibre des salariés : ils reviennent plus détendus et reposés, et s’investissent de manière plus efficace dans leur mission. Pour les co-fondateurs de l’entreprise JPMBB, loin de freiner la productivité de l’entreprise, cette structuration qui plaît beaucoup aux salariés leur donne encore plus envie de s’investir. Quant à la filiale japonaise de Microsoft, qui en a fait l’expérience à l’été 2019, elle a vu sa productivité et les ventes réalisées par les employés croître de 40%.

Une meilleure organisation

Supprimer une journée par semaine oblige à hiérarchiser le travail. Il ne s’agit pas d’aller plus vite mais d’apprendre à travailler plus intelligemment et de réévaluer ses priorités. Les équipes sont alors plus créatives et autonomes, elles ont plus d’énergie, se concentrent sur leurs priorités et vont à l’essentiel. Ces cycles d’efficacité permettent de se focaliser sur l’action et par extension, d’améliorer les résultats. Exit la procrastination, on n’a plus le temps de vaquer à d’autres occupation.

La semaine de 4 jours demande aussi une très bonne organisation interne qui passe notamment par des outils de gestion et de logistique pour automatiser certaines tâches et gagner du temps. Selon une étude du Lawless Research menée dans les entreprises françaises de plus de 500 salariés et réalisée auprès de 300 managers, les cadres des grandes entreprises passeraient 30 % de leur temps de travail sur des tâches administratives et routinières

Des salariés plus motivés et impliqués

Permettre à ses salariés de travailler 4 jours par semaine a un effet certain sur l’équilibre vie privée-vie professionnelle. Cela libère du temps pour soi, on profite mieux de ses proches, et on peut s’adonner à d’autres activités. Selon une étude réalisée sur le bonheur au travail, auprès de 5000 personnes de British Telecom, Jean-Emmanuel de Neve, professeur d’économie à l’université d’Oxford, parvient à la conclusion que le fait de travailler 4 jours par semaine renforce le bonheur au travail et la satisfaction client.

Un bénéfice qui, in fine, vient aussi nourrir votre carrière ! Car avoir plus de temps à soi peut aussi être mis à profit pour envisager une évolution de carrière ou une reconversion. Une occasion, peut-être, d’envisager une formation en ligne pour évoluer professionnellement avec l’EDHEC Online.

Des points de vigilance

Un modèle, parfois difficile à mettre en place

Même si certaines entreprises connaissant un réel succès, toutes ne pourront peut-être pas s’adapter. Les startups, par exemple, avec une importante charge de travail et des équipes réduites, ne peuvent pas toujours adopter ce modèle. Pour certains grands groupes, converger vers une semaine de 4 jours poseraient quelques difficultés d’organisation, certains cadres ou slasheurs travaillant le week-end aurait du mal à d’adapter.

La semaine de 4 jours est un modèle qui implique un changement de mentalité et d’organisation du travail.

Des adaptations

A défaut de pouvoir l’appliquer, quelques initiatives peut être proposées : limiter le temps passé en réunion pour faire place à l’action, faciliter l’autonomisation des salariés en leur laissant exprimer leur potentiel de créativité ou encore réévaluer le temps passé en entreprise.

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