Alexandre Charbonnier, Directeur Technique et Pédagogique de l’école 42 Nice, a un parcours professionnel détonnant. À seulement 25 ans, il est déjà responsable du déploiement et du maintien des outils pédagogiques, ainsi que du suivi des cursus de la fameuse formation en informatique nouvelle génération et entièrement gratuite, fondée par Xavier Niel et Nicolas Sadirac
Le parcours d’Alexandre Charbonnier
Lui-même diplômé de 42 Paris en 2017, Alexandre nous confie avoir déjà eu de nombreuses expériences professionnelles en entreprise. « Je n’avais pas la possibilité de financer mes études, ce qui m’a poussé à travailler en parallèle de mon cursus académique dans plusieurs entreprises – 8, pour être précis.
J’ai pu me construire une expérience à la fois dans des startups qui venaient de se lancer, mais aussi certaines un peu plus matures. À la suite de ces expériences, j’ai postulé pour le poste de Directeur Technique et Pédagogique de 42 Nice. »
Le rôle d’Alexandre implique des responsabilités diverses, en lien avec le maintien de conditions d’apprentissage optimales pour les élèves de l’école. « Mon rôle va du management de l’ensemble des outils pédagogiques, à la mise à jour des serveurs et des flottes d’équipements de l’école, en passant par la mise en place, la mise à jour et le suivi des cursus pédagogiques, suivant les directives du réseau 42 dont dépendent la plupart des sujets. »
Alexandre est ainsi garant de la bonne mise en musique de la pédagogie 42, qui a fait la réputation de l’école en France comme à l’international : la pédagogie par projet.
La pédagogie par projet de 42 : favoriser l’apprentissage par la pratique, en autonomie
La pédagogie par projet
Comme le résume Alexandre pour expliquer l’approche chère à 42, “la pédagogie par projet consiste à demander à nos apprenants de fonctionner par projets, qu’ils doivent nous rendre dans des temps impartis.
Cela peut être par exemple de développer un programme qui réalise des fonctions données dans le sujet. Une fois le projet terminé, il est corrigé par un pair de l’étudiant (ce que nous appelons le ‘peer correcting’). Le but de cette approche est d’encourager les étudiants à s’aider entre eux, plutôt que d’aller voir le staff s’ils ont un problème.”
« Chacun est garant de son propre apprentissage. »
« Suivant cette approche, le personnel encadrant de 42 Nice assure donc plus du suivi étudiant global qu’au cas par cas, encourageant l’autonomisation de chaque étudiant. Chez nous, la formation, ce n’est plus du magistral, et c’est d’ailleurs ce que nos apprenants apprécient en venant ici, l’autonomie, la solidarité entre les étudiants”, précise Alexandre.
« Chacun est garant de son propre apprentissage. Nous nous contentons de leur indiquer quelles notions ils doivent s’approprier par le biais de chacun des projets qu’ils mènent. »
Le peer-correcting
Le ‘peer correcting’ joue un rôle important dans le processus d’apprentissage. Comme l’explique Alexandre Charbonnier, “c’est très simple ! Chaque projet qu’un élève rend doit être corrigé par ses pairs. « Ça marche via notre système interne, d’un côté « l’étudiant correcteur » indique un créneau de disponibilité pour corriger des projets, « l’étudiant corrigé » voit l’ensemble des créneaux et choisit celui qui lui convient pour se faire corriger sur le projet de son choix.
Les correcteurs arrivent à la réunion avec le barème du projet que nous leur avons communiqué. Ce modèle permet d’approfondir les notions et de ne pas passer à côté de petites erreurs. Par ailleurs, il bénéficie autant à l’évaluateur qu’à l’évalué, car il permet à chacun de se challenger sur sa vision des choses, en générant de l’échange d’informations et une discussion.”