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Immersive learning : tendance passagère ou réelle révolution ?

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En matière d’apprentissage, on fait difficilement plus efficace que la pratique en conditions réelles. Mais les recréer, justement, n’est pas toujours possible – c’est précisément là qu’intervient l’immersive learning

Mobilisée depuis plusieurs années déjà dans le secteur industriel, cette méthode, immersive comme son nom l’indique, permet de mieux former aux métiers techniques et à la prévention des risques. 

Mais avec les récentes avancées technologiques, et notamment l’émergence de la réalité virtuelle (VR) et augmentée (AR), l’immersion semble aujourd’hui à la portée de tous. La technologie permet même d’élargir les usages de l’immersive learning, dans tous les secteurs d’activité. 

Zoom sur ses avantages pour les apprenants et les formateurs. Mais aussi sur les défis qu’il reste à relever pour réinventer la formation en entreprise…

immersive learning

Qu’est-ce que l’apprentissage immersif ?

Comme beaucoup de nouvelles méthodes d’apprentissage, l’immersive learning se définit souvent en opposition à l’éducation traditionnelle. C’est-à-dire, à des styles de transmission à l’oral ou à l’écrit, ainsi que sur la relation passive entre apprenants et professeurs. Une approche qui présente des limites importantes, notamment parce qu’elle ne permet pas de s’adapter aux profils des étudiants. Mais aussi parce qu’elle n’est pas réellement adaptée à la manière dont notre cerveau reçoit, traite et mémorise les nouvelles informations !

Comme on peut le voir avec le social learning, apprendre à partir de contenu engageant et interactif offre une expérience d’apprentissage à la fois plus inclusive, mais aussi plus efficace. Dans le cas de l’immersive learning, le parti pris est celui de fournir ce contenu pédagogique dans un environnement (virtuel ou non) reproduisant avec le plus de détails possible les scénarios réels dans lesquels ces nouvelles connaissances et compétences seront utilisées. 

Les apprenants ne sont donc plus de simples spectateurs passifs. Ils deviennent des participants actifs, appliquant et itérant les compétences qui leur sont transmises de manière à mieux les maîtriser. Mais aussi à encourager leur rétention en boostant l’engagement, et donc leur motivation. Cet espace d’apprentissage permet de tester sans prendre de risque. Et de répéter jusqu’à atteindre le résultat souhaité. 

Si l’immersive learning est de plus en plus associé aux technologies VR / AR, il ne dépend pas entièrement d’elles. Des outils non numériques comme la gamification, ou le simple fait de rendre le contenu plus dynamique via des mises en situation permettent, à moindre frais, l’immersion. 

 

Les super pouvoirs de l’immersive learning 

Pour ingérer de nouvelles informations, l’apprenant a besoin d’être dans un bon état mental. L’immersion lui permet justement de se concentrer uniquement sur le contenu pédagogique. Mais aussi (et surtout) de solliciter sa mémoire musculaire en mettant en pratique ce qu’il vient d’apprendre. 

Parce qu’il est plus libre de ses choix, l’étudiant apprend par lui-même. Il intègre ainsi de manière bien plus efficace ce qui lui est transmis, dans une logique qui transforme l’information en action !

Pour résumer, l’immersive learning prime par : 

  • Sa capacité à éliminer les distractions. Paradoxalement, et même s’il repose précisément sur les technologies numériques rendues coupables de notre faible concentration, l’immersive learning permet de bloquer le monde réel. Et ainsi, de créer un espace où l’apprenant peut se concentrer totalement sur ce qu’il fait ;
  • Encourager la pratique. La pratique et la répétition permettent de perfectionner les nouvelles compétences acquises. Elles favorisent également leur rétention, en activant la mémoire musculaire ;
  • Donner vie aux nouvelles connaissances. L’immersive learning a le potentiel de booster l’engagement des apprenants et de leur donner l’envie d’apprendre de nouvelles choses ;
  • Centrer la formation sur l’utilisateur, et non pas le professeur. Cette méthode a également l’avantage de permettre aux apprenants d’apprendre à leur vitesse, et en fonction de leurs compétences réelles. Chaque expérience immersive étant unique, elle a le pouvoir de répondre précisément aux besoins de chacun ;
  • Des résultats mesurables. Pour accompagner la progression de l’apprenant, il est également crucial de pouvoir mesurer son niveau de compréhension et de compétence. L’immersive learning est ainsi de plus en plus adossé au Big Data. Une combinaison qui permet d’avoir un retour immédiat (et donc d’améliorer l’expérience si besoin). Mais aussi de suivre les progrès des étudiants, et de tester leur rétention par la suite.

Les 4 piliers de l’apprentissage immersif 

L’apprentissage immersif ne se limite pas à transposer du contenu pédagogique dans un univers de réalité plus ou moins virtuelle. Pour rendre une expérience réellement engageante, percutante et efficace, il peut être intéressant de cheminer ainsi : 

Déterminer si l’immersive learning est adapté à votre contenu pédagogique

L’apprentissage immersif est un canal efficace pour transmettre du contenu pédagogique et engager les apprenants. Mais il faut que cette méthode soit adaptée à vos objectifs et aux résultats que vous souhaitez obtenir pour en tirer de réels bénéfices ! 

De manière générale, l’immersive learning est mobilisée pour transmettre des compétences techniques précises. Mais aussi pour faciliter leur mise en pratique, notamment lorsqu’elles comportent une part de risque (comme dans le secteur industriel ou la médecine). Allianz France a par exemple développé un jeu en réalité virtuelle, « Mène ton enquête », pour sensibiliser au risque des angles morts en milieu urbain. 

L’apprentissage immersif peut aussi être une stratégie pertinente pour la transmission de soft skills. Il permet de tester de nouvelles approches de management, par exemple, dans un cadre sûr et bienveillant. Siemens simule ainsi les résultats de leurs principales décisions commerciales pour tester leurs conséquences et efficacité.  

 

Assurer l’onboarding des apprenants 

Les techniques d’apprentissage, et plus largement les technologies immersives peuvent être des outils d’apprentissage plus ludiques et engageants. Mais elles peuvent aussi être intimidantes pour les nouveaux apprenants. Il est donc crucial de créer un environnement de formation qu’ils comprennent et dans lequel ils se sentent à l’aise. 

Un bon processus d’onboarding, et notamment le partage d’instructions claires, sera absolument indispensable. Réfléchissez également à  la manière dont vous guiderez l’apprenant tout au long de l’expérience. 

 

Bien penser sa structure 

La structure d’un module d’immersive learning sera évidemment différente de celle d’un cours classique. L’apprenant ayant plus de contrôle sur la manière dont il va découvrir et mettre en pratique le contenu pédagogique, cela implique par exemple d’anticiper différents scénarios et résultats possibles.

N’oubliez pas non plus que les sessions les plus courtes sont les meilleures. Ou tout du moins, les plus efficaces pour maintenir l’apprenant engagé et concentré ! En général, on conseille de ne pas dépasser les 20 minutes, même pour les plus expérimentés.  

 

Avoir une approche learner-focused

Tout l’intérêt de l’immersive learning est d’adapter son approche pédagogique à son principal destinataire : l’apprenant. Quel que soit le profil auquel vous vous adressez, assurez-vous que leur expérience soit axée sur leur niveau de compétence et leurs besoins. 

Des outils de feedbacks seront souvent nécessaires pour mesurer la portée de votre module de formation. Tout comme la collecte de métriques ciblées vous permettra de suivre leur progression, et d’approfondir ce qui doit l’être. 

 

Vers des expériences d’apprentissage plus vivantes

Les techniques immersives sont d’excellents outils à intégrer dans votre programme de formation. Mais elles sont rarement viables comme stratégie d’apprentissage unique, au sein d’une école comme d’une entreprise.

Elles peuvent d’une part nécessiter des technologies complexes et onéreuses (comme les casques de réalité augmentée, sans compter les solutions d’hébergement des expériences immersives). Par ailleurs, elles ne sont pas forcément adaptées à tous les contenus pédagogiques, ni à tous les profils d’apprenants. 

En effet, chaque profil a sa manière d’apprendre. Et dans un contexte de plus en plus fracturé, l’une des plus grandes critiques que l’on puisse faire à la réalité virtuelle, c’est qu’elle “isole” l’apprenant dans un masque. En effet, même si elle a vocation à créer du lien, la VR peut aussi créer une sensation de solitude. Par ailleurs, la technologie présente encore des limites et le port du masque peut devenir gênant après quelques temps.

Mais bien sûr, l’expérience immersive, hors du carcan technologique, porte un potentiel immense pour le futur de la formation. Elle peut notamment aider les apprenants les plus ‘difficiles’ à mieux se concentrer. Et ce, en les plongeant dans un univers captivant, dans lequel ils pourront plus facilement intégrer les apprentissages. La formation immersive est aussi un moyen efficace de recréer du lien entre les différents apprenants, grâce aux interactions. 

Ainsi, l’enjeu pour les responsables des ressources humaines dans les années à venir sera de trouver une forme d’équilibre…Il est aujourd’hui préférable de considérer comment l’immersive learning peut compléter – plutôt que remplacer – votre formation. Et donc vous orienter vers un programme mixte, comprenant des modules classiques renforcés par des expériences immersives…

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