Quel que soit le secteur dans lequel elles s’implantent, les startups transforment ce dernier. Mais l’industrie dans laquelle ce bouleversement est extrêmement important ces dernières années est celle de la FinTech en France.
Cagnottes en ligne, remboursement entre particuliers, gestion des paiements en ligne ou de paie en entreprise, amélioration de l’expérience utilisateur dans l’e-commerce ou même tournant marketing adossé sur le Big Data…La FinTech veut en découdre avec une finance traditionnelle qui a trop longtemps boudé les innovations numériques.
Au cœur de ce nouvel écosystème florissant, les pépites françaises révolutionnent notre façon de payer. Plus qu’une simple dématérialisation des pratiques du consommateur et des process en entreprise, la FinTech bouscule les codes, supprime les intermédiaires, et rapproche les acteurs.
Zoom sur ce secteur en plein boom et les acteurs qui tracent un nouveau chemin pour la Finance de demain.
De quoi parle-t-on lorsque l’on évoque la FinTech en France ?
Une FinTech (contraction de finance et technologie) désigne une entreprise qui développe une technologie innovante pour optimiser un service financier. Sa mission est de le rendre plus efficace ou plus abordable, en utilisant essentiellement de nouveaux outils numériques.
Selon une étude Deloitte, 83 % des Français ne connaissent pas le terme, mais utilisent pourtant les services d’une FinTech sans le savoir !
Les FinTech sont souvent de jeunes entreprises à forte croissance, dont le principal avantage est précisément leur capacité à innover. Aujourd’hui, une grande partie d’entre elles ont cependant dépassé ce stade, pour devenir plutôt des scale-ups, voire même s’imposer à l’étranger.
Certaines ont aussi été rachetées par de grands groupes financiers. C’est notamment le cas des néo-banques, qui sont nombreuses à avoir rejoint le giron de leurs aînées. Un bon exemple de cette tendance est le rachat de la banque en ligne des indépendants, Shine, par la Société Générale !
Paytech, InsurTech, Roboadvisor… les nombreuses facettes de la FinTech
Pour mieux comprendre l’écosystème de la FinTech France, il faut aussi s’intéresser aux différentes catégories qu’elle regroupe.
On peut ainsi distinguer plusieurs sous-secteurs au sein de la FinTech, comme :
- Les néo-banques, qui dématérialisent les services bancaires afin de proposer des solutions innovantes et moins chères (N26, Revolut, Qonto, Shine, etc.) ;
- Les PayTech : soit des solutions d’optimisation des paiement en ligne (entre particuliers, en B2B ou B2C) ;
- Les Roboadvisors, qui offrent des conseils en investissement ou en gestion financière de manière numérique, voir automatisée ;
- L’insurTech : toutes les startups qui innovent en matière d’assurance (comme Alan, ou encore Minalea) ;
- La RegTech : un secteur qui s’emploie à simplifier le suivi des nouvelles réglementations en matière de finance ;
- Les startups de cash management, qui facilitent le suivi et la gestion des dépenses personnelles ou des flux de trésorerie des entreprises ;
- Les FinTech spécialisées dans le prêt ou la levée de fonds participatifs (Ulule, WiSeed, etc.) ;
- La DeFi : un secteur qui s’emploie à supprimer les intermédiaires. Elle rend la gouvernance des services financiers plus démocratiques, en donnant à chaque utilisateur un droit de vote (via les DAO).
La FinTech en France : un écosystème en pleine croissance !
Aujourd’hui, la FinTech en France est certainement l’un des secteurs d’activité les plus dynamiques. Avec plus 350 entreprises actives, et 83 nouvelles arrivantes rien qu’en 2020, elle s’active à révolutionner le paysage des services financiers. Un dynamisme qui peut parfois être apparenté à une forme d’instabilité, puisque les startups qui cessent leur activité ou font pivoter leur modèle économique sont aussi nombreuses.
2021 aura surtout été l’année de tous les records, avec plus de 2,7 milliards d’euros levés et injectés dans la FinTech. Soit une hausse de 174 % par rapport à 2020, qui permet à la France de se hisser à la troisième place en Europe (derrière l’Angleterre et l’Allemagne).
La néo-banque Revolut a levé à elle seule 679 millions d’euros pour rattraper ses concurrentes. 5 nouvelles licornes sont aussi apparues cette année, parmi lesquelles Ledger (une plateforme de gestion des crypto actifs), Lydia, ou encore Alan. Au total, ce sont donc 8 startups de la FinTech en France qui sont valorisées à plus d’un milliard d’euros. Le secteur devient également l’un des plus gros employeurs français, avec plus de 10,000 intentions d’embauches.
On observe donc une tendance à la consolidation des acteurs, comme le montre le nombre croissant de FinTech en activité depuis plus de 5 ans. Une évolution qui permet à ces nouvelles entreprises de s’inscrire durablement dans le paysage financier. Elle illustre aussi la maturité croissante des business modèles et la multiplication des cas d’usage !
Les FinTech qui facilitent le paiement en ligne
Le premier domaine dans lequel les FinTech se sont imposées est logiquement celui du paiement en ligne. Un secteur décisif, aussi bien auprès des particuliers que des entreprises. Parmi les success stories françaises, on retrouve par exemple Lydia, Leetchi, ou encore Pumpkin. Elles se démarquent par l’intuitivité de leur plateforme et leur capacité à faciliter les transferts entre particuliers.
Cette stratégie payante attire toujours plus d’utilisateurs, et permet aussi aux startups de recruter et d’offrir des conditions de travail très compétitives à leurs nouveaux talents. Pumpkin mise ainsi sur l’intrapreneuriat, en permettant à ses collaborateurs de dédier 20 % de leur temps à leurs projets personnels. Quant à Leetchi, elle booste la créativité de ses équipes en transformant ses bureaux en véritable oasis en plein Paris.
Le paiement en ligne s’octroie lui aussi une cure de jouvence avec des solutions innovantes comme Hipay ou encore PlayPlug. La première exploite la puissance de la data pour améliorer le parcours d’achat et permettre aux entreprises d’apprendre à mieux connaître leurs clients. La seconde se repose quant à elle sur le machine learning pour simplifier la gestion des paiements en ligne des PME. Mais aussi, pour intensifier la lutte contre la fraude à la carte bancaire.
On peut également citer Limonetik (aujourd’hui Thunes), une plateforme à destination des e-commerçants qui permet de proposer tous les moyens de paiement, même les plus innovants. Thunes est ainsi une solution clé en main pour dynamiser ses tunnels de paiement et booster son taux de conversion. Elle a d’ailleurs reçu le prestigieux titre de « Cool Vendor in Digital Commerce » attribué par Gartner.
3 SaaS FinTech qui facilitent la vie des entreprises
La FinTech française a également permis l’éclosion de produits SaaS tournés spécifiquement vers la finance d’entreprise. C’est notamment le cas de Spendesk, une plateforme de gestion des dépenses. Cette dernière a récemment levé 100 millions d’euros, atteignant une valorisation de plus d’un million de dollars.
En combinant les paiements, le remboursement des dépenses, l’émission et le suivi des factures, la validation automatisée des budgets ou encore l’émission de cartes virtuelles et physiques pour ses employés, Spendesk offre une solution tout en un aux organisations. Elle leur permet d’aplanir leurs processus et leurs données pour obtenir une vision globale et à jour de leurs finances ! Résultat : l’entreprise compte aujourd’hui plus de 3 500 clients et 300 employés.
Une autre FinTech française à suivre de près est Payfit. Cette solution en SaaS révolutionne la gestion de la paie pour faire gagner beaucoup de temps aux employeurs et assurer à leurs employés d’être toujours payés en temps et en heure. PayFit a d’ailleurs convaincu Xavier Niel d’investir dans sa croissance exponentielle. La scale-up compte bien conquérir de nouveaux marchés, en commençant par l’Europe !
De son côté, PayLead ambitionne de révolutionner la connaissance client grâce aux données transactionnelles. L’accès au Big Data permet aux entreprises de mieux appréhender leurs persona. Elles peuvent ainsi s’appuyer sur des données ultra-engageantes, mais surtout indépendantes, pour personnaliser leur offre commerciale et adapter leur parcours de paiement. La startup s’est récemment associée à Goin pour lancer son programme de récompenses. Un partenariat qui permet aux utilisateurs de l’application de recevoir automatiquement du cashback (environ 4 %) pour chacun de leurs achats. Les e-commerçants ont ainsi une nouvelle mani§re de fidéliser leurs clients sans complexifier l’étape de paiement !
Quel avenir pour la FinTech en France ?
De par son dynamisme et les fonds qui sont injectés pour soutenir sa croissance, la FinTech en France semble avoir un avenir radieux devant elle ! Si elle souhaite se pérenniser, et continuer son ascension, elle devra néanmoins combler certaines de ses lacunes. Il lui faudra notamment accompagner plus efficacement la transformation du secteur financier, qui évolue toujours plus rapidement.
Par ailleurs, l’intelligence artificielle et le Big Data semblent avoir bien été intégrés par les startups de la FinTech. Mais le secteur peine encore à trouver de réelles solutions de mise en conformité. Et pourtant, le domaine de la régulation sera certainement celui qui méritera le plus notre attention dans les prochaines années !
Idem pour la blockchain et les crypto-monnaies, qui peuvent encore faire peur dans un contexte de tâtonnement fiscal et législatif. Ces nouvelles technologies pourront néanmoins être adoptées dans d’autres secteurs. Comme par exemple, l’assurance avec les smart contracts, ou le paiement en ligne avec l’authentification des transactions.
Autre sujet de transformation important à considérer : celui de la finance verte, ou plus largement de la finance durable. De nouveaux acteurs comme Nickel, ou encore HandSome (une solution destinée aux personnes en situation de handicap) œuvrent à rendre les services financiers plus inclusifs. Une piste passionnante, qui pourrait inscrire la FinTech dans la lignée des initiatives à impact !
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