Comme Internet il y a quelques décennies, la technologie blockchain présente un potentiel disruptif presque illimité. Loin de se cantonner à la finance, avec la montée des crypto-monnaies, elle touche chaque pan de notre quotidien. Et ce, à commencer par notre travail… De la même façon que la blockchain a décentralisé la finance, le futur du travail s’annonce lui aussi décentralisé. Que vous soyez crypto-investisseur ou non, elle impactera donc profondément votre carrière, votre business, et même vos loisirs.
Pour paraphraser Trotsky : vous pouvez ne pas vous intéresser à la blockchain, mais la blockchain s’intéresse déjà à vous ! Nous vous proposons donc dans cet article de mieux comprendre les implications de cette nouvelle révolution technologique.
L’impact de la blockchain sur le recrutement
Commençons par le commencement.
La blockchain ne se contente pas de modifier la manière dont nous travaillons. En effet, elle impacte aussi le chemin que nous prenons pour décrocher ce travail. Et ce, notamment en simplifiant l’acquisition de nouveaux talents pour les entreprises. Un processus notoirement chronophage, qui pourrait ne plus l’être pour très longtemps, puisqu’elle permet de vérifier plus rapidement les informations et références soumises par les candidats.
En ce qui concerne le Talent Management, la blockchain est également utilisée pour suivre la formation continue de chaque employé. L’intégration de blockchain dans les processus de gestion des ressources humaines permettra notamment de renforcer la confiance des deux parties. En effet, une fois enregistrés, les fichiers ne peuvent ni être modifiés, ni être supprimés.
La fin des bureaux physiques ?
Parmi les projets les plus importants dans la sphère crypto, on retrouve également les plateformes, outils et protocoles favorisant la collaboration à distance.
Avec la blockchain, plusieurs ordinateurs (ou nodes) situés parfois à plusieurs milliers de kilomètres, participent au traitement et à la validation des informations. Étant donné que le travail est effectué à distance et coordonné par des algorithmes, une grande partie des tâches peuvent être effectuées de manière asynchrone. Une bonne nouvelle pour les équipes disséminées aux quatre coins du globe, sur différents fuseaux horaires. La blockchain pourrait donc amener une véritable révolution concernant l’organisation physique des lieux de travail !
La blockchain et la collaboration décentralisée
L’idée centrale de la blockchain est son principe de décentralisation. Là encore, ce qui s’applique initialement à la finance trouve un puissant écho dans le monde du travail. En 2013, le créateur d’Ethereum, Vitalik Buterin, introduit le concept d’organisation autonomes et décentralisées (les DAO). Une alternative aux entreprises modernes qui permet d’automatiser une grande partie du travail effectué par les cadres supérieurs.
Dans le cadre des DAO, une grande partie des décisions sont prises par des algorithmes, soutenus par les parties prenantes humaines. Chacune obtient un droit de vote en achetant des tokens. Ce processus permet ainsi de libérer les organisations de la contrainte d’investisseurs externes. Il renforce également la cohésion du groupe en indexant sa réussite économique à la rémunération de chacun de ses membres.
Dans certaines configurations, les clients eux-mêmes doivent posséder un token pour accéder aux produits ou services proposés par l’entreprise. Un levier extrêmement puissant pour rétribuer ses utilisateurs. Mais aussi, pour fidéliser une communauté soudée et motivée autour de sa marque !
Du point de vue de la collaboration professionnelle, les opportunités portées par la technologie blockchain semblent donc infinies…
Un futur du travail plus productif et équitable grâce à la blockchain
Dans les projets open source traditionnels, les contributeurs sont des bénévoles non rémunérés ou des employés salariés par l’entreprise. Tous utilisent le code du projet, et apportent, à la hauteur de leurs capacités ou de leur disponibilité, des ressources à ce dernier. Mais dans les deux cas, les contributeurs ne sont pas rémunérés uniquement en fonction de leur contribution. Les premiers ne touchent rien, et les seconds sont payés à l’heure (une rémunération qui ne reflète pas toujours la valeur qu’ils créent).
La blockchain offre un modèle alternatif. Le modèle des DAO permet en effet de rémunérer chacun en fonction de sa contribution économique au projet. Qu’il soit bénévole ou employé, le simple fait de contribuer à la blockchain (c’est à dire d’ajouter des blocs de code) ou d’apporter de nouvelles idées durant une réunion le rendra éligible à une rémunération.
Si le projet ou produit continue de générer des revenus sur le long terme, chaque contributeur (même s’il a depuis quitté le navire) pourra continuer de recevoir des dividendes. Une forme de revenu passif qui permet de multiplier les sources de rémunération des travailleurs et de les libérer du modèle salarial traditionnel.
La blockchain finance simplifie le traitement des paiements
Avec des liens aussi forts entre blockchain et finance, impossible de passer à côté de l’impact de cette technologie sur le traitement des salaires. Parce qu’elle est open source, elle entraînera pour commencer plus de transparence sur les rémunérations. Elle permettra, comme on vient de le voir, d’aligner plus finement ces dernières sur les performances, sonnant le glas des écarts entre sexes, races, et toute autre forme de discrimination.
Le versement des salaires sera également automatisé grâce aux contrats intelligents. Le réseau Bounties permet par exemple aux indépendants d’utiliser des ‘smart contracts’ adossés à la blockchain Ethereum pour protéger leurs missions. A l’inverse, les clients pourront s’assurer de la véracité des expériences et qualifications annoncées par les freelances.
Les digital nomads seront également ravis d’apprendre l’existence de services comme Bitwage. Cette plateforme facilite en effet les transferts à l’étrangers et les paiements en devises croisées (avec des frais dérisoires).
Blockchain : après la finance, la fin du travail ?
Et si la contribution la plus importante de la blockchain au monde du travail était d’y mettre un terme ? En effet, la technologie permet déjà de gagner de l’argent grâce à une activité loin du monde professionnel : le jeu !
Des exemples comme Axie Infinity (et plus globalement la tendance des ‘Play to Earn’) permettent aux gamers de se rémunérer en générant des tokens. Ces tokens peuvent ensuite être convertis en argent réel.
Toute interaction en ligne pourra, virtuellement, générer une rémunération, et même une redevance. L’économie du partage a déjà transformé de nombreux actes de gentillesse en marchandise commercialisables. La blockchain permet une croissance exponentielle de cette dynamique.
On peut se réjouir de cette multiplication des possibles. Certains imaginent déjà un futur où le simple fait de baisser le volume de sa musique déclenche un contrat intelligent via le tracker de sommeil de son voisin !