L’annonce est tombée en fin d’année dernière. Mark Zuckerberg, qui a récemment renommé son entreprise Meta, prévoit d’embaucher 10,000 personnes en Europe dans les 5 prochaines années. Et ce, pour plancher sur son projet de métaverse.
Les métaverses, ces mondes parallèles virtuels, intéressent de plus en plus les marques. Et ce, notamment dans les usages qu’elles peuvent en faire pour élargir leur audience et fédérer leur communauté. Mais les possibilités offertes par le métaverse vont bien plus loin que la seule relation client. Les entreprises pourraient bientôt virtualiser de nombreux aspects de leur management interne. Et pourquoi pas, y transférer certaines ou toutes leurs opérations de recrutement…
De la recherche de nouveaux talents à la valorisation de leur marque employeur, en passant par l’évaluation des candidats et la formation des nouvelles recrues, à quoi ressembleront les processus RH dans le métaverse ?
Trouver des talents dans le métaverse
Dis-moi quels outils numériques tu utilises, je te dirais qui tu es…
Il y a quelques années, les médias ont commencé à repérer et recruter les journalistes sur Twitter, intéressés non pas uniquement par la plume de leurs futurs employés, mais par leur capacité à fédérer une audience et à visibiliser leurs écrits. À leur instar, les entreprises qui souhaitent investir le métaverse ont tout intérêt à partir à la chasse aux talents dans le monde numérique.
De nouveaux métiers sont en effet en train d’émerger autour de ces mondes virtuels. Parmi eux, on peut notamment citer les chercheurs en AR (Réalité Augmentée) et VR (Réalité Virtuelle), amenés à accompagner les entreprises dans le développement de leur propre univers numérique. Ou encore les “metaverse planers”, les développeurs d’écosystèmes ou les responsables de la sécurité du métaverse.
Ces nouveaux mondes virtuels se révèlent également l’endroit idéal pour embaucher des experts dans des domaines porteurs (et émergeants) comme la blockchain, les NFT… Les meilleurs talents étant relativement difficiles à trouver, le métaverse permet de s’affranchir des frontières géographiques. Et donc, de rapprocher les entreprises des profils très spécialisés dont elles ont besoin pour développer leurs projets.
Le métaverse pour renforcer sa marque employeur
Au-delà de la recherche de profils pénuriques dans le métaverse, les entreprises ont beaucoup à gagner à déployer leur marque employeur au sein de ces mondes virtuels. Celles présentes dans le métaverse seront en effet les mieux positionnées pour attirer les jeunes actifs. Une belle opportunité de convaincre de leur dynamisme et des possibilités d’évolution sur des secteurs porteurs qu’elles offrent à leurs futures recrues !
Les opportunités d’interactions qu’offre le métaverse sont aussi un formidable moyen pour les recruteurs de séduire les candidats. Notamment en présentant, sous forme modélisée numériquement, leur organisation et les personnes qui la composent. Mazars, entreprise spécialisée dans l’audit et l’expertise comptable, planche ainsi sur un projet de métaverse gamifié. Goshaba lui permettrait de faire découvrir aux candidats son univers, et de tester leurs soft skills avec des mini-jeux immersifs. Mais aussi d’échanger avec ses collaborateurs via un avatar personnalisé !
Tester les compétences des candidats dans un univers immersif
Le métaverse promet également de faciliter la tenue de sessions de recrutement. Il offre aux entreprises la possibilité de tester les hard et soft skills de ses candidats dans des conditions les plus fidèles possibles à celles de son organisation. Si l’entretien est encore considéré comme une interaction profondément humaine, nécessitant un contact direct avec les futures recrues, la globalisation des talents et les contraintes sanitaires semblent encourager le métaverse.
Le recrutement virtuel sera néanmoins bien plus facile à faire accepter pour les étapes d’évaluation. Et ce, même s’il est probable qu’il ne soit, dans un premier temps, qu’un outil complémentaire au présentiel. En plus de permettre de mieux appréhender les compétences et les attitudes des candidats en situation de travail, le métaverse promet aussi de favoriser un recrutement plus inclusif. Représentés par leur avatar, les candidats pourront, au moins ponctuellement, s’affranchir des biais liés à leur genre, leur origine ou même leur âge…
Le métaverse, nouvel espace de formation professionnelle ?
Le métaverse représente également un outil puissant à destination des DRH pour booster leur processus d’onboarding. Il pourrait bien être utilisé pour faciliter la formation des nouvelles recrues comme des collaborateurs existants. Ce faisant, il permettra aux entreprises de transmettre de nouvelles compétences à leurs équipes dans des situations aussi réalistes que sécurisées.
Les applications possibles sont infinies. Aussi bien dans le secteur des services, que dans des industries de pointe. Ces dernières sont d’ailleurs déjà très friandes de simulation virtuelle pour limiter les risques de leurs apprenants. Une étude a même montré que les employés formés via des simulations apprenaient quatre fois plus vite que les apprenants en présentiel et deux fois plus vite que les apprenants en ligne !
Les modalités du métaverse offriront donc des approches immersives et plus collaboratives. Un bon moyen de retenir ses employés, mais également d’influencer directement leurs résultats opérationnels.
Sécurité, confort, arc narratif engageant, modalités personnalisables, gamification… Le métaverse offre de nombreux avantages aux entreprises dans leur recrutement. Il faudra néanmoins se montrer un peu patient. Notamment pour leur laisser le temps d’opérer une transformation technologique et idéologique qui ne se fera pas du jour au lendemain. Entre perte du contact humain et inquiétude sur la protection des données, l’efficacité du métaverse reste en suspens. Le futur semble ainsi pointer vers des modalités de recrutement mixtes : un pied dans le réel, l’autre dans le virtuel !