Le futur est en marche, et il prend la forme des DAO.
La DAO (pour Decentralized Autonomous Organization) est une nouvelle forme d’organisation qui implique d’inscrire ses règles dans la blockchain. Ces règles sont ensuite partagées à chacun des membres de l’organisation de manière transparente, sans passer par un gouvernement ou un organisme centralisé. Plus besoin de figure d’autorité, puisque les règles sont codées dans la blockchain !
Dans un monde de plus en plus globalisé, où la collaboration entre un grand nombre de personnes, non seulement éloignées physiquement mais ne partageant pas forcément la même culture ou les mêmes intérêts, les DAO permettent de favoriser la collaboration et l’échange de valeur dans un environnement fiable.
Mais concrètement, comment cela marche-t-il ?
Pourquoi les DAO sont-elles en train de révolutionner la manière dont nous collaborons ?
A la base de toute révolution, il y a une utopie. La philosophie crypto-utopique consistait à remplacer des institutions (dans ce cas précis financières) défectueuses. Son objectif était de créer un nouveau système monétaire basé sur la blockchain.
A l’origine, les crypto-monnaies n’étaient donc pas pensées comme une classe d’actifs, mais comme un système de paiement alternatif. Pour remplacer la confiance octroyée par le chapeautage d’une banque centrale, les contrats intelligents ont été créés (Smart Contracts) comme forme de gouvernance incorruptible. La DeFi, quand à elle, combine les deux pour soutenir un système financier plus juste, plus fiable et plus efficace que celui qui a implosé en 2008.
Les DAO quant à elles, sont la version alternative boostée à la blockchain des organisations et entreprises traditionnelles.
VItalik Buterin, créateur d’Ethereum à qui l’on doit également le terme de DAO la définit simplement comme une entité digitale existant de manière autonome, mais qui s’appuie aussi fortement sur des êtres humains pour effectuer certaines tâches. Allier Intelligence Artificielle (IA) et composante humaine permet à cette configuration de croître plus rapidement. Mais aussi, de fonctionner plus efficacement, puisqu’elle élimine les intermédiaires comme les CEO, les managers, et leur leadership sujet à la critique…
Décentralisation et autonomie : les deux éléments constitutifs d’une DAO
Pour être considérée comme une DAO, une organisation doit donc être :
- Décentralisée. C’est la caractéristique centrale de toute organisation basée sur la blockchain. A savoir qu’il n’y a ni organisme de gestion central, ni hiérarchie. Le contrat intelligent formalise les règles de l’organisation et détient ses actions. Personne ne peut modifier les règles sans que les autres membres ne s’en aperçoivent, puisque tout le monde a accès à la blockchain et que celle-ci est mise à jour en temps réel. Le groupe, qui peut être éparpillé dans le monde entier, est donc soudé par la détention du même token. Chaque détenteur exerce son droit de vote, contribue au capital ou effectue d’autres tâches qui lui donnent accès à davantage de tokens ;
- Autonome. Dans une organisation autonome, l’humain fait office de support et la technologie est centrale. Les développeurs des premières DAO pensaient qu’ils pouvaient éliminer l’erreur humaine ou la manipulation des fonds par les investisseurs en plaçant le pouvoir de décision entre les mains d’un système automatisé et d’un processus de crowdsourcing…
Une DAO doit également réunir certains éléments pour être pleinement fonctionnelle :
- Tout un ensemble de règles encadrant son fonctionnement ;
- Un mode de financement, comme des tokens que l’organisation peut distribuer pour récompenser certaines activités de ses membres. Mais aussi pour offrir un droit de vote. Notamment pour modifier les règles existantes ou pour en établir de nouvelles ;
- Avoir construit une structure sécurisée qui favorise une relation de confiance entre chaque membre. Et qui permet également aux investisseurs de configurer efficacement leur organisation.