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DeFi, crypto,... Portrait du futur de la finance décentralisée

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Tous les changements (climatiques, par exemple) ne sont pas forcément bons à prendre. Mais en matière de finance, l’arrivée des crypto-monnaies, ou encore de la DeFi (pour finance décentralisée) semblent dessiner un avenir plus inclusif. Une bonne nouvelle, notamment lorsque l’on sait que plus de 2 milliards d’adultes à travers le monde sont exclus du système bancaire.

Si les régulateurs ont vu la montée de la DeFi comme un risque pour la finance traditionnelle, il est aussi avéré qu’elle porte des avantages majeurs. Ces 18 derniers mois, plus de 80 milliards de dollars de capital ont été injectés dans les protocoles DeFi. Le futur de la finance est donc indéniablement en marche. 

Si les investisseurs et les particuliers sont de plus en plus nombreux à préférer alimenter une plateforme de DeFi qu’un compte en banque traditionnel, c’est qu’ils estiment que les avantages sont plus importants que les risques. Avant de se décider à suivre ou non le mouvement, nous vous proposons de plonger dans les principales caractéristiques et défis entourant la cryptographie et la finance décentralisée. Voyons ensemble ce que l’avenir réserve à cette verticale innovante de la FinTech !

finance décentralisée


A quoi ressemblerait un monde dans lequel la finance décentralisée serait la norme ?

La finance décentralisée – souvent appelée DeFi – fait référence au passage de systèmes financiers traditionnels et centralisés à la finance peer-to-peer (de particulier à particulier), propulsée par des technologies décentralisées adossées à la blockchain. 

Des plateformes d’emprunt aux stable coins (jetons jetables), l’écosystème DeFi se compose concrètement d’un vaste réseau de protocoles intégrés et d’instruments financiers. De fait, il existe un large éventail d’usages possibles de la finance décentralisée, que l’on soit un particulier, un investisseur, un développeur ou même une institution centralisée.

La DeFi est souvent associée à la technologie blockchain, et donc aux crypto-monnaies. Elle est pourtant moins liée à sa représentante la plus médiatisée (le Bitcoin) qu’à sa principale concurrente. L’Ethereum, une plateforme blockchain open source, est en effet le principal langage de programmation utilisé dans le développement de services DeFi. 

Les solutions DeFi, qui sont toujours en cours de développement, couvrent ainsi un large éventail de domaines. Elles répondent notamment à un certain nombre de besoins des usagers dans le domaine de la cryptographie (de la confidentialité à la liquidité, en passant par l’assurance et les transferts). 

Des plateformes émergent, comme Argent, qui permet aux particuliers de sécuriser leurs transactions en crypto-monnaies en passant par des tuteurs (d’autres usagers ou appareils de confiance). Zumo, elle, permet de regrouper ses portefeuilles cryptographiques, et de faciliter les transferts entre particuliers partout dans le monde. Quant à Nexus Mutual, elle dessine une alternative décentralisée de l’assurance en permettant à des communautés virtuelles de se réunir pour mettre en commun leurs fonds, et partager les risques. 

 

Comment la finance décentralisée est-elle en train de façonner notre futur ?

La finance décentralisée n’est pourtant pas qu’un simple virage numérique des systèmes connus jusque-là. Ses principaux détracteurs étant souvent issus de ces mêmes systèmes traditionnels, elle présente un réel potentiel disruptif sous divers angles

La DeFi comme outil de réduction des inégalités financières

La finance décentralisée a pour principal effet de rendre accessibles des services financiers jusque-là réservés à une minorité. C’est notamment le cas de l’emprunt, les projets étant financés pour la qualité des idées et du plan d’exécution. Les facteurs fixés par des intermédiaires deviennent ainsi obsolètes. 

Plutôt que de restreindre l’échange d’actifs, comme des actions ou des devises étrangères, aux acteurs du marché, l’émergence des échanges décentralisés (DEX) signifie que les détenteurs de crypto-monnaies n’ont plus à quitter l’espace crypto pour échanger leurs biens dématérialisés. C’est le cas par exemple sur Uniswap

 

Des transactions instantanées et sécurisées

La DeFi offre un cadre de transaction plus transparent et sécurisé, remplaçant de nombreux processus obsolètes. Les contrats intelligents, par exemple, permettent d’automatiser de nombreuses fonctionnalités des services financiers. La finance décentralisée supprime également la nécessité de faire confiance à une entité directrice centralisée.

Face à de nouvelles menaces (hacking, fuite de données) la DeFi apporte des réponses sur les trois volets stratégiques de l’échelle, du rythme et de la sécurité. La robustesse de ses protocoles permet d’emprunter ou de prêter de l’argent à grande échelle, entre des participants qui ne se connaissent pas et sans aucun intermédiaire. Les taux d’intérêt sont fixés en fonction de la demande, ce qui garantit un système plus équitable et inclusif. 

 

Technologie neutre vs faillibilité humaine

Les instances centralisées de réglementation financière se concentrent en grande partie sur les erreurs commises par négligence ou malversation humaine. Ces principales failles prennent la forme de fraudes, de délit d’initié, ou d’erreurs de modélisation. Chacune dépend donc intimement du facteur humain dans la prise de décision. 

Contrairement à ses homologues humains, un système décentralisé (qui repose sur la technologie) agit de manière neutre. Les principes cryptographiques de la blockchain assurent la documentation des informations uniquement après vérification de leur authenticité. Les applications de DeFi permettent donc d’identifier et de prévenir les éventuelles escroqueries financières ou les pratiques commerciales déloyales. 

Bien sûr, la finance décentralisée comporte toujours une part de risque. Souvent associée au blanchiment d’argent, elle n’est pas à l’abri d’un algorithme mal programmé. Par ailleurs, de nombreux protocoles DéFi sont étroitement intégrés à leur jeton natif, dont la valeur est parfois plus volatile que les actifs traditionnels. Mais il n’en reste pas moins qu’elle reste le meilleur outil pour résoudre les problèmes liés au système financier. Le tout, en un seul bond technologique !

 

Un avenir qui reste à façonner : les défis de la finance décentralisée

Si la DeFi présente de nombreux avantages, il est important de considérer ses points faibles afin de pouvoir estimer correctement son potentiel. Cette approche est nécessaire pour perfectionner un système qui n’en est encore qu’à ses balbutiements. Dans un avenir proche, les législateurs devront notamment s’intéresser à :  

  • Sa scalabilité. Les projets DeFi sont sans aucun doute adaptés pour permettre l’inclusion financière d’une population plus large. Cependant, ils rencontrent des difficultés dans l’évolutivité de la blockchain hôte. La question des délais de confirmation et des frais de transaction (en particulier en période de congestion) devra  être adressée. C’est notamment le cas avec la nouvelle version de l’Ethereum ;
  • Son incertitude. En cas d’instabilité dans la blockchain hébergeant un projet DeFi, ce dernier pourrait lui aussi se révéler plus instable ;
  • Les préoccupations de liquidité. La liquidité est également un facteur critique dans les projets basés sur la DeFi et les protocoles blockchain. En octobre 2020, la valeur totale bloquée dans les projets DeFi s’élevait à plus de 12,5 milliards de dollars. Il est donc indéniable que le marché DeFi n’est pas aussi vaste que les systèmes financiers traditionnels ;
  • La responsabilité partagée. Dans la finance décentralisée, les plateformes ne couvrent pas les erreurs commises par les utilisateurs. Ces derniers devront donc prendre la pleine responsabilité de leurs fonds et actifs. Il faudra donc imaginer des outils permettant d’empêcher ou de couvrir les possibles erreurs humaines.

 

La transformation digitale de la finance ne fait que commencer

Bien sûr, le futur de la finance ne se limite pas à la DéFi. Dans son rapport Finance 2025, le cabinet Deloitte prédit également : 

  • L’avènement de l’usine financière. L’automatisation de la blockchain permettra de simplifier et d’accélérer les processus et transactions financières. Cette accélération permettra aux particuliers de jouer un rôle plus actif. Notamment en devenant des gages de sécurité, comme c’est déjà le cas avec certaines applications de la finance décentralisée telles qu’Argent ;
  • Le rôle de la finance traditionnelle va profondément muter. Pour continuer d’exister, elle devra prouver sa capacité à apporter de la valeur. Et ce, notamment en fournissant des informations de qualité et un service client exceptionnel. Certaines organisations financières évolueront ainsi pour devenir des centres de services à part entière ;
  • Les cycles financiers se feront en temps réel. Lorsque les données chiffrées et les prévisions peuvent être produites instantanément et à la demande, les cycles traditionnels perdent de leur pertinence. Les usagers pourront exiger des informations plus fréquentes sur la performance de leurs actifs. Un flux continu de données qui favorisera l’émergence de nouvelles idées ;
  • Le libre-service deviendra la norme. Les services allant des requêtes budgétaires à la production de rapports seront progressivement automatisés. Les agents intelligents seront de plus en plus à même d’évaluer de quels types d’informations commerciales un individu a besoin. Elles pourront donc les lui apporter de manière proactive ;
  • La main-d’œuvre et les espaces de travail vont eux aussi se transformer. Les métiers de la finance évoluent rapidement. Et la demande se fait particulièrement forte pour les data scientists, les analystes commerciaux et les storytellers. Les qualités recherchées inclueront quant à elles l’orientation client, la flexibilité ou encore la collaboration. Mais aussi, des capacités techniques, notamment en matière de blockchain et de données. 

 

Le mot de la fin 

Même s’il a l’avantage d’être plus transparent, inclusif et sécurisé, l’espace DeFi est encore en pleine définition. S’il veut s’imposer, il doit encore surmonter les obstacles liés à son évolutivité et à son instabilité. 

Il n’en reste pas moins que si l’avenir est par définition incertain, il est de notre responsabilité de le penser et de nous y préparer. Cela impliquera, pour les acteurs traditionnels comme ceux de la DéFi (sans oublier les particuliers) de s’intéresser aux nouvelles technologies et métiers de la finance. Et ce faisant, de tirer au mieux parti des changements à venir…

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